I. Acquisition des manuels scolaires
Chaque année, avant la rentrée scolaire, l’école s’approvisionne chez les fournisseurs en manuels scolaires et les parents viennent les acheter pour leurs enfants.
II. Infirmerie
L’Ecole dispose d’une infirmerie avec une infirmière de niveau A3 comme responsable. Elle est chargée de donner les premiers soins d’urgence aux élèves qui sont acheminés à l’infirmerie en attendant qu’ils se remettent et retournent en classe ou en attendant que leurs parents viennent les prendre pour les acheminer dans les hôpitaux de leur choix
III. Service d’orientation scolaire, écoute et counselling
Le conseiller en orientation scolaire, écoute et counselling a pour mission de :
- fournir aux élèves des informations et des renseignements qui augmentent la sensibilisation, l’habilité et la connaissance en matière d’orientation scolaire ;
- faciliter le développement éducationnel, social, émotionnel et le développement de carrière de tous les élèves dans les écoles et dans les communautés. Il s’agit de doter l’élève d’une vision plus vaste en matière d’orientation scolaire.
- déceler les difficultés que rencontrent les apprenants au niveau de leur épanouissement psychologique à l’école à travers une franche communication entre enseignants, parents et élèves ;
- déceler les difficultés que rencontrent les élèves au niveau de leur rendement scolaire à travers une franche communication entre enseignants, parents et élèves ;
- organiser des séances de counselling individuel en fonction des difficultés décelées ;
- organiser des séances de counselling de groupe pour les groupes jugés peu performants en rendement scolaire;
- organiser des séances de coaching scolaire sur les méthodes de travail scolaire, la gestion de temps et le travail en groupe ;
- organiser des séances de coaching scolaire sur l’esprit de compétition, la manière de vaincre le stress lié à la peur de l’échec scolaire.
Les activités du Service d’Orientation, Ecoute et Counseling
EIB HORS LES MURS DE CLASSES
Depuis que le Service d’Orientation, Ecoute et Counseling a été mis en place, les élèves de l’EIB sont désormais gâtés. En plus de l’éducation tant morale qu’intellectuelle qu’ils bénéficient de la part de leurs enseignants ils sont, à la fleur de l’âge, appelé à penser à leur métier du futur. Et cela se fait dans le cadre de l’Orientation scolaire. Après quelques séances d’échanges avec le Conseiller Scolaire sur les critères de choix d’une faculté à embrasser ou d’une institution universitaire dans laquelle il faut s’inscrire, ils sont invités à quitter l’école. Objectif principal : aller visiter les entreprises aussi bien publiques que privées : les hôpitaux, las banques, les industries, les cabinets d’avocats, de médecins, de comptables, d’architectes, les consultants ; les hôtels, les hommes et/ou les femmes d’affaires, les usines, les garages, les universités, etc., pour qu’en plus des oreilles qu’ils ont l’habitude de tendre aux enseignants, ils puissent quitter les quatre murs pour aller voir, entendre, sentir, toucher eux-mêmes les choses dans leur vraie réalité. Ils peuvent aimer ou détester le métier de leur rêve, mais ce qui est intéressant c’est qu’ils y pensent étant jeunes afin qu’ils aient le temps de réfléchir, de tâtonner, de prendre et de lâcher, d’échanger et de discuter avec leurs parents, leurs enseignants, les experts qu’ils rencontrent sur leurs lieux de travail pour finalement prendre une décision mûrement pensée. Mais l’objectif ultime est qu’ils aient un noble idéal à atteindre, qu’ils donnent un sens à leur vie et qu’ils évitent de marcher moutonnement sans savoir où ils vont.
VISITE GUIDEE AU CENTRE NEUROPSYCHIATRIQUE DE KAMENGE
Au jour du 26 septembre 2017, le rêve est devenu réalité. EIB hors les murs de classe est né. A 14h30, après quelques frictions avec les élèves qui avaient omis de mettre l’uniforme de l’école, les élèves de 2ème Langue Poste-Fondamentale ont quitté les enceintes de l’EIB à bord d’un bus Toyata Coaster accompagnés de leur Conseiller en Orientation Scolaire Monsieur Joseph BUTOYI. Ils ont emprunté le Boulevard Mwezi Gisabo, communément appelé Route Rumonge. Destination : le Centre Neuropsychiatrique de Kamenge situé au Nord de la Ville de Bujumbura. Parmi eux, il y en a qui voudraient embrasser la carrière de psychologue. Mais beaucoup ignorent totalement l’image réel d’un malade mental car, ce cours ne figurant plus sur le programme scolaire depuis l’avènement du programme Poste-Fondamental, la nécessité de leur procurer quelques bribes de connaissances sur les maladies mentales s’impose. Le bus devient alors une salle de cours. Les élèves apprennent de la part du Conseiller Scolaire qu’il existe deux grandes sortes de maladies mentales : les névroses et les psychoses. Les névroses étant des troubles qui affectent l’esprit (le mental) d’un individu mais ce dernier reste conscient de sa maladie sauf qu’il ne sait pas comment se défaire de cet handicap. Par contre, les psychoses sont des troubles qui affectent profondément l’esprit (le mental) de l’individu. L’individu ne sait plus où il est et a plutôt à tendance à dire que ce sont les « bien portant » qui sont malades. En plus, il aura tendance à dire que c’est le psychiatre qui lui a rendu malade après lui avoir administré médicaments psychotropes ( anxiolytiques, antidépresseurs, etc). Entre-temps, nous cheminons vers le CNPK, nous traversons le centre-ville, nous empruntons le Boulevard du Peuple Murundi ayant peur de l’embouteillage au Rond-Point des Nations Unies car, depuis que le Marché de Cotebu est né, il n’est pas aisé de traverser cet espace. Heureusement, pas d’embouteillage. Nous virons vite dans la Route no1 et, nous passons à côté du Bulding Emmaus Pathway qui loge les bureaux de l’OBR. Les élèves me disent qu’ils ont envie de visiter de cette institution. Ce que je promets sans hésiter. Tour à tour, nous passons à côté du Palais du Congrès de Kigobe, du PAF, de l’Hôpital Roi Khared et dans quelques minutes, nous sommes à la porte du Centre Neuropsychiatrique de Kamenge. Les élèves sont curieux, mais aussi ont peur. De quoi ? Des « malades mentaux ».
L’administration du CNPK est prête à nous accueillir. Après quelques instructions, dont le silence, la discipline et l’interdiction de prise de photos, nous entrons dans le home des hommes. On nous apprend qu’il existe deux hommes. Le Home A et le Home B. Nous commençons par le home A. Nous avançons doucement vers la porte d’entrée. La peur se lit aux visages des élèves. Tout le monde a envie de voir les « malades mentaux ». L’administration met à notre disposition un stagiaire pour nous faire visiter les deux homes. On nous apprend qu’un psychologue chevronné va incessamment arriver. Mais aussi une infirmière psychiatrique quand nous irons dans le home des femmes. Avant d’entrer, on nous apprend que le home A abrite les « malades » à l’état aigu et le home B loge ceux qui sont presque guéris. Pouf, on ouvre la porte. Des gens comme vous et moi se présentent devant les élèves. Contrairement à ce que l’on s’imaginait, ce ne sont pas des monstres. Justes des « malades ». Certes les uns baves alors qu’ils sont adultes, les autres cris sans raisons, d’autres ont l’air perdu, d’autres s’agitent pour se montrer, d’autres souris tout le temps, mais ils ne sont pas du tout agressifs. Mais le psychologue stagiaire nous apprend qu’à leur arrivée au centre, certains étaient fort agités, d’autres étaient dans l’abattement total. Il nous révèle que ce n’est qu’après leur avoir injecté des anxiolytiques ou des antidépresseurs qu’ils ont retrouvé un peu de sérénité. Les élèves sont désormais plongés dans le monde des « malades mentaux ». Ils les côtoient, ils échangent avec eux. Plus des « on m’a dit que ». C’est la réalité au vrai sens du terme. Chez les « malades mentaux », tous les titres académiques y sont présents. Mais également les rangs sociaux. Les intellectuels, élèves et universitaires sont contents de rencontrer leurs semblables. Le Kirundi est momentanément jeté à la poubelle. La langue de Molière prend le dessus sur elle. Chacun veut montrer qu’il n’est pas moindre en cette matière. Un échange fructueux s’installe. « Ils sont malades, mais ne sont pas des monstres », réalisent finalement nos élèves. Mais le temps presse. Nous quittons le Home A pour se rendre au Home B. Mais nous changeons d’avis car le temps file comme une fusée. Nous décidons d’abandonner la visite du home B pour aller dans le home des femmes.
Nous quittons alors le home des hommes pour nous rendre au home des femmes. Entre-temps, le chargé de l’administration, monsieur Joseph Gahungu nous apprend que le psychologue Salvator Bihira et l’infirmière psychiatrique Orène Ndayirukiye sont prêts pour nous. Nous nous dirigeons vers le côté Nord du CNPK. Je constate que l’air de nos élèves a changé. Ils ont moins peur qu’auparavant. Après quelques directives et instructions, nous entrons. Quelle surprise. Les femmes sont presque toutes joyeuses. Elles parlent trop. C’est la logorrhée dirait-on. Mais l’infirmière psychiatrique nous invite à écouter une dame qui vient de défendre avec distinction son mémoire dans la faculté des Sciences Economiques. Le psychologue nous apprend qu’elle est très intelligente, mais que depuis dix ans, elle plonge des fois dans des crises surtout quand elle est confrontée à des situations familiales dures. Elle contente de nous voir. Elle a beaucoup envie de nous parler de sa vie, d’elle-même.
Nous rendons visites à quelques autres « malades », puis nous quittons le home pour entamer une séance d’échanges avec le psychologue Salvator et l’infirmière psychiatrique Orène. Nous nous positionnons juste devant les bureaux du CNPK. Malgré la pression du chauffeur qui nous avertit que nous avons dépassé le temps convenu, nous tenons la séance. Une pluie de questions tombe sur nos hôtes. Elles sont de deux catégories : les unes visent à comprendre profondément le malade mental et la maladie mentale, les autres visent à savoir si le psychologue et l’infirmière psychiatrique sont épanouis dans leur métier. A cœur ouvert, nos hôtes leurs prodiguent autant d’informations que de connaissances sur « les malades et la maladie mentale » d’une part et sur le métier d’autre part. A propos des « malades et de la maladie mentale », il leur apprend les deux grandes sortes de maladies mentales, puis des malades pour finir par leur préciser qu’ils ne sont pas des malades mais plutôt des patients.
Quant à la question de savoir s’ils sont épanouis, dans leur métier, le psychologue Salvator leur apprend que le fait de se mettre à la disposition d’une personne en état de souffrance psychologique, de l’écouter et de l’amener à retrouver le bons sens et la joie de vivre lui procure une grande satisfaction. « C’est la passion d’aider qui nous pousse à aimer ce métier », termine-t-il quand le chauffeur de notre bus nous montre qu’on n’a largement dépassé les limites convenues. Après un mot de remerciements, nous disons au revoir à nos hôtes. Nous nous pressons pour nous mettre à bord du bus qui nous attend impatiemment et nous retournons à l’EIB. Il était 15H 35.
VISITE GUIDEE A L’HOPITAL MILITAIRE DE KAMENGE
Le 4 octobre 2017, c’est le tour des élèves de Secondaire VII sciences. Ils sont appelés à quitter les murs de leurs classes pour se rendre à l’Hôpital Militaire de Kamenge. Parmi eux, beaucoup rêvent d’embrasser le métier d’Hippocrate. Mais ils ignorent réellement à quoi rime ce métier. Certes, ils envient les médecins en blouse blanche ou bleue avec des stéthoscopes autour du cou, mais ils ne savent pas exactement les dessous du métier. Il faut donc se rendre dans un hôpital public ou privé, rencontrer les médecins, échanger avec eux et leur poser maintes questions.
A 14H45, à bord de deux bus, les élèves empruntent le Boulevard Mwezi Gisabo. Ils sont accompagnés de leur conseiller en Orientation Scolaire. Arrivés tout près de l’Ecole Belge, ils virent à droite dans le Boulevard du Japon. Objectif : rejoindre le Boulevard du 28 Novembre, ce boulevard tant prisé par les citadins qui veulent échapper à l’ennui causé par l’embouteillage au centre-ville. Dans un lapse de temps, nous franchissons le Rond-Point entourant le Monument du Soldat Inconnu. C’est fait, nos deux bus sont dans le grand Boulevard. Pas d’embouteillage. Dans moins de dix minutes nous sommes à l’Hôpital Militaire de Kamenge. L’administration nous apprend que le HMK nous attendait impatiemment. On nous apprend également que c’est le Docteur Ngorore Christelle qui est chargée de nous accueillir et nous faire visiter l’hôpital. Mais on ne la connaît pas. On ne connaît non plus le service dans lequel elle est en train de prester. Très vite, on nous apprend qu’elle se trouve dans le nouvel immeuble appelé Bâtiment Mère-Enfant. Heureuse coïncidence, les élèves avaient désiré visiter ce bâtiment tant qu’il est neuf. Nous décidons de commencer par lui-même si une fois nous rencontrons Docteur Ngorore. Certaines infirmières nous apprennent qu’elle est déjà rentrée, d’autres qu’elles ignorent où elle est. On monte, puis descend les marches de différents étages du bâtiment, mais en vain. Enfin, une des infirmières nous procure son numéro mobile. On le compose. Pouf, on l’entend répondre. Elle nous dit qu’elle était allée nous accueillir à l’entrée de l’HMK. Elle nous signale de rester sur place. Dans quelques deux ou trois minutes elle arrive. Elle est habillée en blouse bleue. Le sourire aux lèvres, elle nous salue.
Le conseiller scolaire lui précise l’objet de la visite : parmi nos élèves, beaucoup rêvent devenir des docteurs en médecine et, par conséquent, ils voudraient s’enquérir étant jeunes sur ce qu’il y a à aimer et ce qu’il y a à détester du métier. « C’est super et c’est une première à l’HMK », dit-elle. Nous sommes à l’entrée du Bâtiment Mère-Enfant. Elle nous invite de nous présenter. Chaque élève doit prononcer son nom. « Je m’appelle Docteur Ngorore Christelle, dit-elle à son tour, je travaille de le Service Gynéco-Obstétrique dans le Bâtiment Mère-Enfant nouvellement construit. Le bâtiment abrite trois services : La Pédiatrie, La Néonatologie et La Gynéco-Obstétrique (la maternité). Après une prise de photo devant le bâtiment, nous entrons à l’intérieur. Nous commençons par le service de Gynéco-obstétrique. C’est le Docteur Kaneza Sandrine qui nous accueille. Elle nous souhaite la bienvenue, se présente, puis s’apprête à répondre aux multiples questions de nos élèves : Pourquoi aviez-vous choisi la faculté de médecine ? Qu’est-ce que vous aimez du métier ? Vous sentez-vous épanouie dans votre métier ? Qu’est-ce vous détestez du métier ? Quelles facultés conseillez-nous à choisir ? Un échange fructueux s’installe.
Docteur Kaneza leur apprend qu’elle a fait le Lycée Vugizo, puis l’Algérie. Elle leur apprend que depuis sa prime enfance, elle rêvait devenir docteur, qu’elle était passionnée par le métier, que malgré sa santé fragile elle a affronté la médecine et le métier de médecin, tout simplement parce qu’elle prisait et prise encore le métier. « Ne choisissait pas une faculté pour plaire à vos parents ou à la société, choisissait une faculté qui vous mènera vers un métier qui vous passionne », leur précise-t-elle. Les élèves sont attentionnés. Ils l’écoutent émerveillés. J’ai l’impression d’avoir affaire à un expert en Orientation Scolaire. « Il faut, ajoute-t-elle, choisir une faculté qui te mènera vers un boulot qui te donne envie de sortir de ton lit le matin ». Les élèves sont forts intéressés.
Docteur Kaneza leur révèle que des fois les docteurs sont obligés de travailler de longues heures sans repos, que d’autres fois on ne parvient pas à sauver un patient qu’on voudrait sauver. Mais tant qu’on aime le métier, on continue à prester avec dévouement. Docteur Kaneza va plus loin. Ainsi, insiste-t-elle : « Ne vous laisser pas confiner dans la même moule de choix des métiers du 19ème et du 20ème siècles (Economiste, médecin, Avocat, etc.), pensez plutôt au métier du 21ème. C’est-à-dire des métiers qui vous ouvrent la voie à une carrière internationale ». Elle leur apprend que le Burundi est encore vierge, qu’il y a tant de choses à faire que de s’accrocher aux anciens métiers. « Pourquoi ne pas penser à l’Océanographie du moment que personne ne maîtrise comment exploiter le lac Tanganika après le départ des grecs, pourquoi ne pas penser ouvrir une chaîne de magasins, penser aux technologies modernes, penser à innover, à ……. », termine-t-elle avant de s’envoler pour répondre à un appel pressant de son collègue. Nous avons l’impression qu’elle nous quitte avant le temps, qu’elle nous laisse encore assoiffés d’apprendre d’elle. Docteur Ngorore nous invite à visiter les deux autres services.
Nous commençons par la pédiatrie. Nous entrons dans une chambre. Il y a un enfant d’à peu près un an qui est hospitalisé. Docteur Ngorore demande à sa maman si elle peut nous autoriser de prendre des photos avec elle. Ouf, elle accepte. Nous prenons des photos avec l’enfant et sa maman. Mais le temps presse. Les deux chauffeurs de bus n’ont de cesse d’appeler. Nous avons largement dépassé le temps convenu. Il faut vite visiter le service de Néonatologie.
Docteur Ngorore nous y conduit. Elle nous exige le silence total. A travers les vitres elle nous montre des bébés endormis dans des couveuses. Ce sont des prématurés. Brièvement, elle nous explique comment fonctionne le service, puis nous décidons de partir sans avoir visité les multiples autres services qu’abrite le grand Hôpital Militaire de Kamenge. Peut-être, faudra-t-il y retourner un jour ?
VISITE GUIDEE CHEZ MAITRE CARITAS KANYONGA : AVOCAT-CONSEIL
Le 10 Octobre 2017, les élèves de 2ème Langue Poste-Fondamentale décide de mener une visite guidée dans un cabinet d’avocat. Parmi eux, il y en a qui rêvent porter la toge noire-blanche pour plaider la cause de leurs concitoyens. Comme d’habitude, à 15H 00, après une photo d’ensemble, nous quittons les enceintes de l’EIB à bord d’un bus coaster. Nous empruntons le Boulevard Mwezi Gisabo, puis virons à droite dans le Boulevard du Japon, qui passe devant le nouveau Building des Finances. Dans une ou deux minutes, nous franchissons le boulevard du 28 Novembre au niveau du Monument du Soldat inconnu. Arrivés à l’entrée de La Messe des Officiers, nous dévions et empruntons l’Avenue de la JRR qui nous conduit tout droit à la Librairie Saint-Paul. Nous traversons la Chaussée du Prince Louis Rwagasore et nous empruntons l’autoroute menant vers La Présidence de la République. Arrivés aux environs de la Fin-Bank, nous virons à gauche dans une route non bitumée, puis nous voilà au Cabinet du Maitre Caritas Kanyonga. Comme nous ne maîtrisons pas exactement le bureau, on fait un coup de fil. Elle nous dit qu’elle descend du premier étage pour nous accueillir. Elle nous salue et nous souhaite la bienvenue. Nous montons les marches de l’escalier et nous arrivons dans son bureau. Nous sommes assez nombreux. Que faire ? Nous lui disons qu’on peut s’entretenir étant débout. Elle accepte. Les échanges fructueux commencent.
« Qu’est-ce qui vous a poussé à embrasser la carrière d’avocat ? », interroge les élèves en visite. « Tout jeune, étant encore élève, je détestais l’injustice et j’ai rêvé un jour étudié le droit pour défendre mes concitoyens en tant que juge, puis en tant qu’avocat », leur répond-elle. Me Caritas leur révèle que bien qu’elle ait fait la section Scientifique B, elle aimait plutôt les lettres mieux que les sciences et qu’elle a eu la chance d’avoir la Faculté de droit à l’Université du Burundi. Elle leur dit qu’elle a commencé en tant que juge, puis que c’est en 2001 qu’elle a débuté la carrière d’avocat.
Les élèves posent encore de nombreuses questions dont les plus saillantes sont celles de savoir pourquoi un avocat peut-il défendre un criminel alors qu’il sait qu’il a commis le crime, qu’est-ce qui les poussent à aimer leur métier, qu’est-ce qu’elle n’aime du métier, etc.
Me Caritas leur apprend qu’un avocat n’est pas là pour ausculter le crime, mais pour montrer les failles de la loi et du ministère public pour sauver un client. Sinon, on n’entre pas dans le fond de l’affaire. Quant à ce qu’on n’aime pas du métier, c’est la présence de juges et d’avocats corrompus dans le système judiciaire burundais car, ils faussent le jeu et sapent même l’essence profonde du métier. C’est-à-dire que la présence de juges et d’avocats corrompus décourage et permet aux avocats qui ne sont pas performants de gagner les procès au détriment de ceux qui savent dire le droit. Afin, ce qui me passionne dans le métier d’avocat, continue-t-elle, c’est d’abord un métier noble, c’est en plus un métier respectueux dans la société, c’est enfin un métier qui procure du plaisir quand on plaide une cause et qu’on la gagne. Le couronnement de tout cela est qu’il permet de gagner sa vie et même de s’enrichir des fois. Mais nous avons un défi majeur à relever. C’est de faire comprendre aux Burundais qu’on ne fait pas recours à un avocat quand on a seulement un problème. Mais qu’on peut le consulter chaque fois qu’on veut signer un contrat avec quelqu’un. Beaucoup de Burundais s’engagent moutonnement dans des affaires et c’est après s’être liés des chaînes au cou qu’ils approchent un avocat. Malheureusement, c’est souvent trop tard. Les élèves posent encore de questions en rapport avec la séparation des trois pouvoirs, le mariage, les prisonniers qui demeurent en prisons sans être jugés auxquelles Me Cartas y répond avec satisfaction. Mais le temps presse. Nous sommes obligés de partir. Nous prenons une photo de famille. Me Caritas nous accompagne jusqu’au bus, histoire de « ne pas lui voler les courgettes », dirions-nous. Nous lui disons au revoir, puis nous nous mettons à bord du bus caoster et nous nous envolons pour l’EIB.
Par Joseph BUTOYI
Conseiller en Orientation,
Ecoute et Counseling à l’EIB.